( AFP / CHRISTOF STACHE )
Le conglomérat industriel allemand Siemens a fait état jeudi d'un bénéfice net record pour la troisième année d'affilée, porté par sa transformation numérique malgré le protectionnisme et le ralentissement mondial de la consommation, et a relevé ses prévisions pour l'exercice suivant.
Lors de son exercice décalé 2024/2025, le groupe de Munich a dégagé un bénéfice net de 10,4 milliards d'euros, en hausse de 16%, soit près de 600 millions d'euros de plus que ce qu'attendaient les analystes de la plateforme Factset.
"Nous avons atteint cela malgré des incertitudes substantielles dans le monde entier", a déclaré le patron Roland Busch en conférence de résultats, évoquant "les nouveaux droits de douane" de Donald Trump, "le protectionnisme et le ralentissement des dépenses des consommateurs".
Corrigé des effets de change et de portefeuille, le chiffre d'affaires a grimpé de 5% à 78,9 milliards d'euros, au milieu de la fourchette attendue entre 3 et 7%.
"Nous entrons désormais dans la prochaine étape de croissance", assure Roland Busch dans le communiqué, avec une hausse des revenus attendue entre 6 et 8% pour l'exercice prochain.
Car Siemens "suppose que l'environnement économique mondial va se stabiliser".
Et ses activités numériques, au coeur de la stratégie du conglomérat qui produit aussi bien des trains, des turbines, des machines à IRM que des logiciels, vont croître près de deux fois plus rapidement que les autres lors des prochaines années.
- "Lourd fardeau" -
Le groupe bavarois continuera de se concentrer sur son expansion aux Etats-Unis, en Chine et en Inde, qui lui permet "d'atténuer l'effet des barrières commerciales" selon M. Busch.
Cette année, les revenus de la branche mobilité (+10%) et celle d'infrastructures connectées (+9%) ont tiré Siemens, et les déboires de l"industrie numérique" (-4%) ont moins pesé qu'en 2023/2024.
Sur l'année, les commandes à Siemens ont augmenté de 6%, à 88,4 milliards d'euros, tirées dans tous ses segments, après une nette chute lors de l'exercice précédent.
Les commandes aux "industries numériques", qui avaient souffert en Chine à cause du déstockage de ses clients lié au Covid, se sont notamment redressées de 8%, à 18,4 milliards d'euros, sans retrouver le niveau de 2022/2023.
A la bourse de Francfort, vers 10H30 GMT, l'action Siemens chutait néanmoins de 4,79% dans un marché en recul de 0,29%.
Car les investisseurs s'inquiètent du taux de change du dollar, un "lourd fardeau" pour l'an prochain selon le directeur financier Ralf P. Thomas.
Privilégiant "l'automatisation, la numérisation, l'électrification, la durabilité et l'IA", Siemens a aussi entériné mercredi soir la scission avec sa filiale de technologies médicales Siemens Healthineers.
Sa première source de revenus "manque de synergies" avec le reste des branches et les règlementations dans le secteur de la santé sont "exhaustives", selon M. Busch.
Celui-ci a aussi plaidé pour réduire la bureaucratie européenne, notamment dans l'attribution de visas aux talents venus de l'étranger.
En octobre, M. Busch et le patron de TotalEnergies Patrick Pouyanné avaient exhorté Friedrich Merz et Emmanuel Macron dans une lettre à renforcer la compétitivité de l’UE, via une flexibilisation du droit de la concurrence et environnemental.
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